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Mon sitcom
1 octobre 2005

En avant les histoires

enavantleshistoires2

Toujours pas de plan. Rien. Les coutures de ce post sont apparentes et les transitions ont les nerfs à vifs. Un fil rouge néanmoins : du n’importe quoi et ce hasta siempre.

- Premier truc -

Il y a la vraie vie, mais si vous savez bien, celle où l’on est obligé de se lever le matin et où les bus ne sont pas équipés de brûle-parfums. En guise de protestation, certains ont décidé de prendre le maquis. C’est le cas de Pierre & Valérie, terroristes du bonheur, passionarias de la fesse rebondie, lobbyistes de la cuisse ferme, terreurs des vergetures et des appareils électroménagers unilingues et monotâche. Depuis leur studio M6 Boutique, ces résistants de la première heure émettent 5j/7 contre vents et marrés, contre bourrelets disgracieux et cheveux fins voire cassants. Les aspérités ne passeront pas, voila ce nous disent* ces deux héros incompris (*ils ne le disent pas vraiment mais tout passe par le regard, quoi comment ça je suis schizophrène ?).

Leur vie parfaite dans leurs corps parfaits ne les empêchent pas d’être bourrés d’utopies en rêvant du Grand Soir* (*grand «  G ", grand «S »), lorsque la rue sera à eux et que la France entière et replète portera enfin la ceinture micro gainante afin « d’affiner sa silhouette en toute liberté ». Ils ont sûrement déjà prévus des slogans chocs dans dans la veine d’un Teint unifié pour tous ! C’est beau un pays qui rêve. Chaque minute de cette émission se déguste, chaque seconde passée auprès de Pierre & Valérie me fait prendre conscience de mon inconscience. Ce soir dans Ça se discute, elle n’utilise pas Abdo Star et nous explique le pourquoi de cette déviance.

J’arrive souvent  en retard à cause de Pierre & Valérie. C’est là mon drame. Hypnotisée, j’encaisse les séquences attendant LE moment, celui des témoignages : défilé sur l’écran de visages anonymes maquillés ou plutôt emplâtrés, brebis en voie de réinsertion récitant d’une voix métallique, les lèvres tremblantes barbouillées de gloss, des textes d’anthologie, « j’ai perdu 25 kilos en 5 heures grâce à Capto Graisse », sous la menace d’un calibre que l’on suppose hors champ. Mais qui sont ces gens ? des malheureux kidnappés près du studio car pris en flagrant délit de mauvais goût* (*il/elle ne possédait pas de Body Sculpteur) ? Vous allez me dire : c’est peu violent, je vous répondrais : c’est normal. Pierre & Valérie n’ont pas eu le choix, c’était ça où une épidémie de ventres flageolants. D’autres se sont ralliés à leur cause, des stars, une pluie d’étoiles en PVC à commander par VPC. Sandy Valentino, chanteuse* (*si, si, souvenez-vous) intervient fréquemment. Elle sourit, lèvres peintes, teint carbonisé, le bichon est resté à la maison. Elle veux nous parler Sandy* (*j’allais marquer « me parler » mais vous risqueriez d’avoir des doutes sérieux quant à ma santé dite mentale), elle nous dit face caméra que le machin super galbant power énergétic méga bon marché a changé de sa vie. Derrière ces termes techniques, la vraie question demeure : une femme s’épilant* (*se massacrant)  autant les sourcils* (*il faut l’avoir vue pour comprendre) est-elle vraiment heureuse ? Est-ce là le signe d’un essoufflement du combat engagé contre les imperfections, d’un relâchement abdominal et intellectuel ? J’en ai peur. Car depuis quelques mois je décèle en plus un malaise au sein du couple de Pierre & Valérie.

Oh bien sûr il y a toujours les sourires rassurants de Valérie, tous crocs blanchis dehors, les yeux bleus de Pierre plus rieurs et brillants* que jamais (*les siens sont munis de l’option « je brille dans la nuit »)… Mais en vérité leur relation ne tient plus qu’à un autocuiseur trilingue qui se nettoie tout seul la nuit proposé en vente flash pendant ¼ d’heure. Je sens comme une pointe tension dans les intonations, une raideur dans les interactions. Le « n’est-ce pas Pierre »* (*cela permet de faciliter les enchaînements) rituel de Valérie me semble teinté de reproches. Reste à savoir si ces accrocs conjugaux peuvent vraiment mettre en péril le combat de toute une vie…

J’envisage le pire. Lui, Pierre quoi, pris en flagrant délit en coulisses, posant consciencieusement sur le corps du mannequin maison, les électrodes testées dermatologiquement du dernier système Sport Elec 3000. Le mannequin : créature (toujours) béate de 1,80 m déambulant régulièrement sur le plateau les cuisses plâtrées d’une boue immonde puis saucissonnées dans un film plastique. Le pire c’est qu’elle a l’air d’aimer ça, la vilaine. « Mais c’était en tout bien tout honneur » qu’il dira, le salaud. Si Pierre & Valérie se séparent ce sera la fin. Avant, la décadence. Des joggings Décathlon en molleton à chaque coin de rue. Les associations mocassins/chaussettes de tennis blanches ne choqueront plus grand monde. Des cadavres de Sport Elec et de Super Redynamiseur Fessiers envahissant les décharges ou bien abandonnés, là, à même le caniveau.

Ce message s’adresse à Pierre* (*de Pierre & Valérie) : quelque soient tes agissements* (*sache que les femmes n’oublient jamais) excuse toi. Valérie n’est pas compliquée, je ne sais pas, moi, emmène la au Parc Astérix. Agis bonhomme et vite, La France à besoin de toi.

- Un autre truc -

La prod de mon sitcom a mis le paquet pour la rentrée. Sûrement dopé par le succès de Plus Belle La Vie, bouillabaisse de sentiments, ressentiments, trahisons et re-trahisons* (*que le premier qui ne s’est pas passionné pour les balbutiements du couple cinquantenaire formé par Roland* (*bistrotier) et Mirta* (*hôtelière qui en a vachement bavé avant because mari jaloux et andalou toussa toussa) me jette la première sardine). Ça commence à faire beaucoup de * entre deux ). Bref, de nouveaux personnages ont fait leur apparition dans ma modeste série dont les rôles titres étaient pour l’instant monoplisés par mes voisins et mon couple de concierges* (*voir les vieux dossiers archivés pour comprendre). De nouveaux acteurs tiennent le haut du pavé* (*oui, nous tournons maintenant en extérieur).

Leur point commun ? Une vrai psychologie, des personnalités « border line ». Mon sitcom prend une autre envergure sûrement inspiré par les partis pris subversifs de Plus Belle La vie* (*rien de « o-l-é o-l-é » si ce n’est peut être quelques débuts de débuts mais alors vraiment les tout débuts). Je ne vais cependant pas tous vous les présenter d’une seule traite* (*oui Plus Belle La Vie ma aussi appris le suspense, la fameuse séquence de fin, plan serré sur le visage du personnage, yeux écarquillés, en proie à des doutes et/ou démons intérieurs et/ou « bon sang je crois que j’ai oublié de remplir la gamelle du chien avant de partir ce matin »).

Personnage 1 : le gars avec des grosses lunettes à grosses montures caresseur de chevelures féminines*

(*avertissement :  ce qui va suivre est totalement vrai)

Notre première scène de rue. Je rentre chez moi. Je ne le vois pas tout de suite étant alors en grande conversation par portables interposés. Mon personnage ne sait faire qu’une chose en même temps, d’où le nombre conséquent de fois où elle a bien failli se faire écraser. Bref* (*tu peux arrêter de dire bref s’te plaît). Il avance vers moi l’air hagard et balbutie un truc. Cheveux longs bouclés, la cinquantaine, grosses lunettes à grosses montures. Oui je sais je vous avais prévenu cette nouvelle saison est trash. « Attends je te rappelle » voilà ce qu’elle dit cette nunuche, moi, enfin mon personnage. A ce stade de l’intrigue, je ne réalise pas encore que ce sadique de scénariste a souhaité me faire croiser le chemin d’un psychopathe. Vous allez me dire : au vu des grosses lunettes à grosses montures ça crevait les yeux bon sang ! Et vous aurez raison. C’est la fin de journée, je suis fatiguée d’où absence de lucidité, pas extra la lucidité.

Il s’immobilise, moi aussi. Face à face ridicule à deux pas de chez moi. Pas un mot pendant bien 5 secondes sous la lumière d’un réverbère - Musique d’ambiance : le Clan des Siciliens - Et puis c’est le geste de trop. Il avance et tente* (*avertissement : je sais il m’arrive (souvent) des trucs bizarres) de me toucher les cheveux. Oui, les cheveux. J’ai juste le temps de tourner la tête et de courir le plus vite possible au mépris du danger. Oui mais lequel ? Celui de flinguer irrémédiablement ma paire de talons* (*premier, second, troisième degré à toi de deviner).

Depuis trois semaines, ce personnage n’a pas refait surface. Le public n’a pas accroché, dieu merci.

Autre essai non concluant : le psychopathe sans sourcils portant une casquette « New York City » ayant pour habitude de suivre les jeunes femmes vers les 23h00 - 23h30. J’ai demandé à ce qu’il soir viré en février dernier.

Personnage 2 : lui, moi et sa paire d’escarpins rouge passion

Dans  bus. Je patiente épaulée par ma mémé de quartier préférée. Celle qui, lors d’une conversation relative au contenu exacte de ma « profession », a conclu par cette phrase mythique : « et vous êtes bien payé pour faire ça ? ». Une grande dame qui dit aussi des trucs du genre « ça va mal finir tout ça ». Tout ça quoi ? Bah tout en général, enfin je crois.

Ce mardi à 9h, un nouveau personnage fait une entrée bruyante et fracassante. Pull (d’homme), pantalon* (d’homme) (*quoique très serré je vous l’accorde), tête (d’homme), barbe de trois jours (d’homme) mais sac (de femme) et superbe escarpins rouges (de femme). Je sais, oui, il m’arrive toujours des trucs bizarre, pour toute réclamation merci de vous adressez à la production. Tout le bus le regarde. Il s’en moque, lui mais alors comme de sa première paire de baskets. Un ado a même l’air sous le choc et je le vois s’éloigner de manière quasi imperceptible via un très subtil jeté-coulissé de jambes. Moi, je suis assise à ses côté et j’ai envie de le féliciter. Pourquoi ? Mais pour son choix judicieux, voyons. il y a encore des hommes de goût, le pays est sauvé.

Personnage 3 : le dragueur est dans l’escalier

Les scénaristes ne nous épargne aucuns clichés. Ça commence pas comme un fait divers mais dans un ascenseur* (*pas le mien, un autre). Petit l’ascenseur, pas aux normes. Vous vous dites : là, c’est prévisible et encore une fois vous avez raison. La panne, dans le noir bien sûr, en compagnie de*… (*attention moins prévisible, quoi que…) de la mémé* (*du quatrième avec son chien). 10 minutes d’angoisse. Je suffoque, la dignité, je n’en ais plus une goutte. On appelle sur mon portable le 0 800 machin. Un technicien doit arrivé d’ici 30 à 60 minutes. Je pense alors à des trucs qui comme d’habitude sont en total décalage avec la situation* (*dramatique, dois-je vous rappeler que la vie d’un chien est en jeu) : tiens c’est dommage il n’y a plus de lumière, j’aurais pu commencer la lecture de mon livre. Sur le palier la cellule de crise est animée par le dragueur de l’immeuble, dit J.J, Gigi quoi, ce sont ses initiales. La soixantaine et des poussières.

Depuis cet épisode* (*entre temps on nous a délivré) le dragueur se croit tout permis. Je le croise souvent, le monsieur a beaucoup d’imagination. Il a déjà :

-passé en revue le répertoire de Dutronc

-exécuté quelques claquettes

-pris des voix à la Audiard si nécessaire

C’est l’un des nouveaux comiques de mon sitcom. Je l’imagine bien à quinze ans, en pleine folie yé-yé, draguer à tout va dans les surprises parties. Il est tenace l’animal. Dans l’escalier, la fille recule de un il avance de deux. Manquerait plus que les rires enregistrés.

Ceci n'était pas une chute. Feignasse.

« Effectivement, c’est assez décousu ton truc»

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Commentaires
L
Salut<br /> Juste pour te dire que je te comprends à fond. Sans autre commentaire.
A
...Et comme je suis blonde, je commente le mauvais article. Sorry. That was a commentaire pour "Monsieur Cinéma". Troublée par Olivier, ça doit être ça !
A
A quoi bon parler de M.Martinez ! Pas bavard dans le Hussard... Mais quel brusing, quel bouche, quel regard... et quel masseur !!! Argggg, je m'emflamme. 'Fin bon, merci pour cet "hommage". Quel homme tout de même !
L
Loulou> vous êtes un troll maléfique? je veux dire de profession et de vocation.
L
oh, tiens, un foutu blog plein de fautes d'orthographe!! je pensais que c'était une sitcom!<br /> On ne m'y reprendra plus!
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