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Mon sitcom
18 octobre 2004

La guerre des filles

Je parle encore du monde des filles / femmes confirmées / femmes femmes / filles femmes... Tant pis. Je prends le risque.

 

Mardi 5 octobre 04. 10h30. Bâtiment C. Que des filles. Pour la première fois de ma vie et ma dernière année d'études, la sentence tombe : 31 filles / 0 mecs. 31 filles qui ont choisis de faire de la mode (et autres accessoires essentiels) leur métier, pour plus tard, quand elles seront grandes. Le stéréotype n'est jamais très loin. Il vous guette au coin de la rue le brigand.

 

Tout le monde affiche la surprise, le corps enseignant le premier. A chaque début de cours retentit un alarmant : "Quoi ! Pas un seul garçon, et bein…". Un "eh bein..." chargé de mystère, "points de suspensioné", présageant les pires drames, laissant entrevoir la dangerosité de la chose* (31 filles. 4 jours / 7).

 

Traductions envisageables et envisagées de l'énigmatique "eh bein..." :

 

"Eh bein..." = va encore y'avoir des ragots, complots et autres trucs dans le dos.

"Eh bein..." = on va se trimballer une ambiance de bonne femmes.

"Eh bein..." = nous courrons à notre perte, le monde n'est rien sans les hommes.

"Eh bein..." = c'est dégueulasse, et la parité alors, merde c'est quoi cette société qui ne reconnaît pas les hommes à leur juste valeur.

"Eh bein..." = non rien, ça craint. C'est tout.

 

Manque plus que la petite musique, un truc à la Hitchcock, sur le thème du pire reste à venir, retenez votre souffle mesdames et messieurs, ça va saigner.

 

Parmi les filles, on s'inquiète, moi comme les autres. On me confie des "ça promet" chargés d'angoisse. Et autres "Dans la mode pourtant j'en connais des garçons qui préfèrent les garçons". Pas pour cette fois. Pas cette année.

Alors pourquoi ce réflexe légendaire du « Quoi que des filles? oulah...* » (*variante du "eh bein..." vu plus haut), cette peur ancestrale du huit clos, du "entre nous", de ce monde des filles qu'individuellement on adore, que l'on cultive même à grands coups de rose en pot, de gadgets en plastok pailletés et autres gri-gri Hello Machin.

 

Il est ainsi socialement convenu et convenable d'affirmer que les ambiances de filles au travail sont à redouter. On imagine des Joan Collins entre elles, brushées, sur talons aiguilles, entravées dans des jupes serrées, les ongles (rouge sang) acérés, la bouche soigneusement dessinée prête à ne faire qu'une bouché de la femme, forcément adversaire, qui se mettra au travers de sa route. La femme serait par essence surnoise, calculatrice, dotée (naturellement) d'un potentiel crêpeuse de chignon.

 

Le monde des filles serait sous le règne du cruel, du sans pitié . Des yeux-scanners, fiché de la tête aux pieds. Chez elles, chez moi, chez nous, l'imagerie est lourde à porter, biblique, transmise de mère en filles.

Et le monde des garçons alors, celui du papier peint formule 1? Chez eux, chez vous, l'amitié serait virile, franche, sans entourloupes. Un souci, une incompréhension ? On règle ça à la récré. Rien ne vaut un bon coup de poing pour repartir sur des bases saines basées sur le respect de l'autre et la non-violence dans la limite du possible et des stocks disponibles.

 

Je veux me débarrasser de ces vieux clichés. Je n'irai pas jusqu'à peindre ma chambre en bleu, parce que, non faut quand même pas déconner non plus. Pas non plus jusqu'à dire que je suis née dans les choux parce que non ça a définitivement trop mauvais goût.

 

Juste etre une bonne femme et assumer. La tête haute. Bigoudis forever. 

 

"- Tu les aimes bien toi les patati?"

"- Personnellement j'ai toujours préféré les papata"

 

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Commentaires
C
je suis à l'EFAP et je dois dire que l'argent de nos parents nous sert bien pour avoir ce diplôme. De toutes façons je sais que les porte de chez Gucci s'ouvrira à moi avec ou sans mon père.
S
salu j'ai 17 an et je cherche kelkun ki pourè médé a trouvé un bts pour pouvoir ensuite faire un métier artistique
L
coin> merci. Pour l'humour, pour les détails "chemise avec auréoles" et "chaussettes-sandales". Ca c'est du commentaire!
C
travaillant dans une boite d'electronique entièrement peuplée de males teutons (sauf moi), j'apporte mon caillou à l'édifice des commentaires désabusés : <br /> p'tet bien qu'une ambiance 100% masculine est À court terme moins destructrice (de fraternité, de faux ongles...), mais à terme on obtient les caractéristiques suivantes :<br /> - gout certain pour les chemises auréolées sous les aisselles dès 10h du matin.<br /> - perte de toute sensation de gène après un renvoi digestif mal négocié<br /> - propension à "mater des culs" ostensiblement (laissez mariner, c'est une question de temps)<br /> - orientation sexuelle reconsidérée pour les plus pragmatiques.<br /> Donc l'un dans l'autre, les deux se valent (oui, enfin, normalement c'Est mieux dit...)<br /> <br /> ps : si vous, mesdemoiselles, etes en froid avec les maths, chez nous on est pas mal froissés avec la mode. Les chaussettes/sandalettes-par-dessus, ici, ca ne choque personne...
C
Je ne sais pas si c'est marqué quelque part, mais apparement tu es dans la mode, tu fais quoi exactement?<br /> Perso je suis en BTS industries des matériaux souples pour une option modélisme industriel. Tu connais?
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