Parles pas d'bonheur!

Parce que c'est noir ou blanc. Blanc ou noir. Y'a pas d'entre deux, pas de camaïeu. Pas de blanc cassé ni de gris foncé. Sentiments exarcerbés pour comportement alambiqué. Exagérer et puis regretter. C'est ma grande spécialité. Je sais difficilement m'arrêter. J'ai du paumer mon nuancier.

Sur ma palette, j'ai pas toutes les couleurs alors souvent mon humeur connaît des heurts. Je ris et puis tout s'assombrit. Jean qui rit, Jean qui pleurs. Temps orageux avec possibilités d'éclaircies. Souvent, j'voudrai bien descendre de mes montagnes russes, parce que ça m'use, faut que j'trouve une ruse, un truc un peu magique, anti-lunatique. Devenir quelqu'un de mesuré, prédisposé au ton enjoué et à la gaieté auto-régulée. D'humeur égale, ma présence serait un constant régal, chaque jour serait magistral. Calibrer avant de foncer tête baissée. Soupeser avant de décider. Eviter de se blesser à l'arrivée, de tout renier parce qu'il paraît que tout passe, tout lasse, tout casse, parce que j'ai pas la patiente de recoller le verre brisé. J'ai jamais eu de Super Glue, juste beaucoup d'absolu. J'ai du café mais pas de décaféiné. Chaque année, j'me dis que cette page là j'vais la tourner, fermer ce chapitre mouvementé. Dans mon atelier mal éclairé j'essaye de me rafistoler une personnalité, me bricoler des sentiments plus nuancés parce que les couleurs contrastées seront dépassées à la rentrée. On me dit t'inquiete pas, çà passera, c'est l'âge qui veut ça. J'y crois pas, le mal est en moi, si ça se trouve j'suis même carrément méchante, jamais contente. Dans mon théâtre, les rôles sont distribués et j'ai toujours préféré les opposés. Joyeuse / Chieuse. On m'a volé une marionnette. Celle qui fait jamais la tête, qui jamais ne s'embête, qui n'écoute pas les sornettes, ne suit pas les serpents à sonnettes. La sage qui ne tourne jamais comme un lion en cage. Celle qui ne voit pas les nuages, juste les bons présages. Celle qui dit sans apriori « Je souris parce j'apprécie chaque chose de la vie ». J'suis pas de celles-ci, je serai jamais celle-là. J'adore ou je déteste. Le reste viendra. Peut-être.

T'as voulu voir Vierzon
Et on a vu Vierzon
T'as voulu voir Vesoul
Et on on a vu Vesoul
T'as voulu voir Honfleur
Et on a vu Honfleur
T'as voulu voir Hambourg
Et on a vu Hambourg
J'ai voulu voir Anvers
Et on a revu Hambourg
J'ai voulu voir ta sœur
Et on a vu ta mère
Comme toujours

T'as plus aimé Vierzon
Et on a quitté Vierzon
T'as plus aimé Vesoul
Et on a quitté Vesoul
T'as plus aimé Honfleur
Et on a quitté Honfleur
T'as plus aimé Hambourg
Et on a quité Hambourg
T'as voulu voir Anvers
Et on n'a vu qu'ses faubourgs
Tu n'as plus aimé ta mère
Et on a quitté sa sœur
Comme toujours

"Toi, tu flinguerais le moral d'un régiment!"

Comments

[coin]

faire un blog, ou l'art de se reveler miss univers À la terre entiere.
Comme quoi il suffit de se faire un (sur)nom, le reste suit.

[petitefille]

... rien d'original à ajouter... qd on en a pas le talent, on se tait et c'est ce que je fais.

[Ly]

Zut, je me suis fait devancer. Moi aussi j'aime beaucoup, vos mots enroulés enrimés, vos phrases jolies et claires.
Du bonheur à vous lire, Madâme Fabulous Lorenza.
:)

[Lorenza]

Merci Melle A.
Les compliments sont les bonbons que je préfère.
Je suis touchée, amusée par les deux dernières phrases. Parce que c'est pas un métier de tout repos.
Re-merci.

[Mlle A]

Miss Eiffel, je suis jalouse. Je vous lis depuis une ou deux semaines à présent (découverte récente de vos mots) et je reste Baba. J'aimerais écrire comme vous. Votre site m'a conquise. Je cours m'acheter un numérique pour faire des photos aussi brillantes. En bref :

« Tu feras quoi plus tard, quand tu seras grande ?
- Plus tard, je ferai Fabulous Lorenza.