Un jeu MB peut donner de idées
Cette après-midi le Docteur Maboul à redéboulé dans ma vie. Au grenier je l'avais oublié cet illuminé. Je retiens une larme, mais lui dans sa malle n'a pas l'air d'avoir d'états d'âme. J'apprend qu'il a refait sa vie avec une de mes Barbie. Tant pis. J'suis sans pitié, je les ai séparés, histoire de me faire respecter parmi les jeux de société. Je redécouvre la joie simple des opérations délicates. Avec tact et l'outil adéquate j'endosse mon rôle de chirurgien autodidacte. J'entasse l'argent, la Porsche m'attend. Parce que le plastique c'est fantastique, je deviens chirurgien esthétique. Je modèle des beautés artificielles. Dans mon usine, je fabrique des poitrines en quantités industrielles. Pour la lipo je suis une pro. Fière, je touche plus terre, je dis même plus bonjour aux infirmières, ni même à Pierette, ma sécrétaire intérimaire. En cette St Frédéric le fric me rend hystérique. Très vite j'acquiere une renommé planétaire. Magicienne du scapel j'ai mes habitudes chez Chanel. Réclamée, adulée, parfois même jalousée par une foule d'initiés. J'me rêve célébrité et fréquente les galas de charité. Heureusement ma mère me fait redescendre sur terre. Elle vient d'interrompre ma carrière. Docteur Lorenza n'est plus en moi. Faut que j'me fasse à l'idée. Oublié mes fauteuils dorés et les soirées distinguées en robe lamée Versace accessoirisée Cartier.
C'est décidé, plus jamais le dimanche je ne renfilerai ma blouse blanche.
J'ai beau vouloir me remonter
Je souffre de tous les côtés
J'ai la rate qui se dilate
J'ai le foie qui n'est pas droit
J'ai le ventre qui se rentre
J'ai le pylore qui se colore
J'ai le gosier anémié
L'estomac bien trop bas et les côtes bien trop hautes
J'ai les hanches qui se démanchent
L'épigastre qui s'encastre
L'abdomen qui se démène
J'ai le thorax qui se désaxe
La poitrine qui se débine
Les épaules qui se frôlent
J'ai les reins bien trop fins
Et les boyaux bien trop gros
Et le sternum qui se dégomme
Et le sacrum c'est tout comme
J'ai le nombril tout en vrille
Et le coccyx qui se débine
Ah Mon Dieu que c'est embêtant
D'être toujours patraque
Ah Mon Dieu que c'est embêtant
Je ne suis pas bien portant
"Eh, réveilles toi, tu penses à quoi?"