Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mon sitcom
22 janvier 2006

Guy Mauve

mauve1

- Ne va pas croire que ce post parle (un peu) de moi, tu aurais (sûrement) raison -

ROMANTIQUE (romantisme, "Oh, it’s so romantic !" (voix suraiguë) et dérivés). Il est le mot par qui la vie format carte postale arrive. Au rayon "mots monstrueux" c’est une terreur, celle des filles (trop) sarcastiques, drapées depuis longtemps dans l'autodérision. "Mais tous ces sarcasmes (mâtinés d’une pointe de cynisme) ne sont qu’une façade je vous le jure !" auraient pu répliquer JR, salaud de capitaliste ou Nelly Olson, peste jusqu’à la moelle, petits êtres sensibles "en vérité" sous leurs masques de fond de teint.

Je pense à C., celle qui, un samedi soir tranquille de janvier, reçu sur son portable une atrocité parfumée signée d’un Guy Mauve inspiré : "Bisous à toi ma douce belle, je brûle de te voir*" (*cette phrase magique mérite l'italique, au moins). Un de ces confiseurs de l'amour-toujours que les filles (trop) cyniques envoient sans sommation (mais avec tact) sur le bûcher des feux de l’humour. Il voulait "bien faire". Certes. C’est un gentil garçon. Certes. Rien à faire, deux obscènités sont à jamais brodées au point de croix dans sa mémoire : « douce » et « belle », collés au UHU et dégoulinants pourtant de toutes parts. Manquait plus que le coup de grâce, les trois mots, les fameux, enveloppés dans du papier de soie. Faire avec. Après. Laisser les gondoles à Venise, les couler si possible. Refuser caramels, bonbons et chocolats, prétexter l’allergie. Jeter les Chamallow, envoyer une première lettre de menace à Haribo.

Mais il y a pire, LES deux autres mots, "nous" et "couple", imprononçables pour tout phobique de l’amour IKEA qui se respecte, parfois regroupés parce que "le contexte s’y prête". Sûrement la jeunesse m'ont prévenu certains. Toujours cette maudite impression d'être l'actrice bof d'un sitcom bof-bof sur fond de "Mon cœur te dit je t’*bip*" beuglé par un Frédéric François convaincu (pour la bonne cause, la sienne) mais pas convaincant. À noter : "Toutes les femmes sont belles" de Franck Michaël fonctionne aussi (pour les plus partageuses), le secret est dans le brushing et le costume trois pièces, old school, coupe italienne. Plus glamourisantÓ, "I’ve got you under my machin" de Franck Sinatra ravira les belles-et-douces-mais-en-fait-farouches en mal de miel récolté exclusivement sur les fleurs sauvages d'un parc protégé.

Logiquement, je me pose des questions. Pourquoi soudain le 33 tours grésille, déraille? Paroles et musique ne sont plus en phase, seul subsiste le grotesque et les grosses ficelles en coton de mauvaise qualité. J’imagine que le choix s’effectue à notre insu. Un big boss formé aux jeux de dupes distribue les cartes. Deux possibilités.

Tourner à droite si vous pensez pouvoir un jour :

- vous forcer à apprécier la lecture biblique de "La femme seule et le prince charmant" de JC Kaufmann,

- vous persuader que les témoignages dans Cosmo appartiennent à la "la vérité vraie",

- vous dire que Bridget est une chic fille œuvrant pour la libération de la godiche,

- vous obliger à estimer que "Tout le bonheur du monde" des Sinsemilia est un bien pour l’humanité et l’industrie du disque.

… Les autres, attendez sur le bas-côté.

Je caricature ? Bien sûr. J’abuse des stéréotypes ? C’est un principe.

Mais n’allez pas croire que les filles (trop) cyniques n’aiment pas le sucre. Le romantisme, elles le pratiquent, pire, elles le cultivent, dans le plus grand secret. Vous savez bien, l’histoire des masques, des faux semblants, des barrières haute sécurité. Il arrive même qu'une fille (trop) sarcastique, me suis-je laissée chuchoter, se laisse tenter par un "Orgueil et Préjugés" dès sa sortie au ciné. Abandonnant pour quelques heures son manteau en papier de verre (intérieur vison) sur le fauteuil d'à côté, elle se laisse aller, captivée, à peine étouffée par les envolées lyriques froufroutantes de rigueur. Du romanti*bip* comme elle l’aime, torturé mais pas trop, cerné mais pas trop, rugueux comme il faut, émaillé de "pars !", "reviens !", "non, fous le camp !", le tout dit avec les yeux, of course, par un dandy distant version JP Bacri période Angleterre collet monté. Posé sur pellicule, un baiser sur fond de coucher de soleil ne lui pose pas de problème. QUOI ! Même si LA scène se déroule aux aurores, en pleine campagne et que l’héroïne arbore une robe vaporeuse, immaculée au décolleté Empire?* (*à lire comme d'habitude d'une seule traite) Non, vraiment, aucun problème. A ce moment-là, vous pourriez lui/me demander si elle/j'aime le canevas car portée par l’ambiance, elle/je vous répondrai(t)(s) que oui, effectivemment, elle/j'adore ça. A la porte déjà, Ségara trépigne en robe de satin effets moirés, Fabian réajuste son tailleur et ses bons sentiments. En vain. Car une fois les lumières allumées, les filles (trop) sarcastiques se rattrapent souvent par un : "c’était un peu gnangnan, non ?". NON* (*mais n’allez surtout pas le répéter).

"Douce et belle... Ça me rappelle une pub pour une crème dépilatoire..."

Publicité
Publicité
Commentaires
N
Oh chouette, l'est sympa ton blog !
L
David> j'aurais tendance à répondre oui. Paraît que le "pire" fait vendre alors bon...
D
Vi je confirme !! <br /> Mais alors l'humanité est foutue ;-)))) ????
L
ash> ouais (oui, je sais cette réponse est nulle mais elle a décidé de s'assumer en tant que telle (la réponse))<br /> coin> 'tain c'te honte. <br /> duss> "elles préfèrent les comédiens aux comédons". Mais où allez-vous chercher tout ça?<br /> david> les femmes c'est pas des mecs biens. <br /> le lapin> impulsif, peu bavard mais hyper classe... Ah! Ce Darcy...<br /> kmlz> c'est bien noté, monsieur. Je garde précieusement. <br /> c.> bravo à toi, pas à lui. <br /> arno> j(pasbesoindapostrophebongsangdebonsang)aimebeaucoupcequevousfaitesmonsieur
A
Considérantd’unepartque5%à10%detouttyped’écrit(livre,article,etc)estcomposéd’espace(s)entrelesmotsetconsidérantd’autrepartqueleliendecauseàeffetentrelaproductiondepapieretladéforestationn’estplusàprouver(suis-jedemago?)jedonnel’exempleicienprocédantàunresserrementdrastiquedemaprose.<br /> <br /> Restonsserréspoursauverlesarbres<br /> <br /> Arno Klarsfeld<br /> <br /> Ps : oui l’espace est un luxe (se reporter à la publicité d’une célèbre marque pour de plus amples précisions) quenousnepouvonsplusgaspillercommeça(bordeldemerde)
Publicité