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Mon sitcom
5 juin 2005

Grand ménage

toutva_bien_

LISTE DE DEFAUTS A VENDRE* - PAS SERIEUX S'ABSTENIR (*non satisfait ou pas remboursé)

Défaut 1 : à saisir, presque neuf.

Descriptif : le syndrome de la carpe ou la difficulté d'évoquer* en société la pluie et le beau temps (*avec enthousiasme).

Courir les brocantes, acheter de vieilles chaises, de poussiéreuses commodes, d’antiques buffets en formica, de quoi meubler les blancs et autres trous béants de conversations amidonnées. Je n’ai pas (encore) l’art et la manière. Rien à faire, l’ennui plus fort, bâillements réprimés devant sa tasse à café, tourner machinalement les pages d’un vieux prospectus du BHV (une question omniprésente : zéro points communs ?) – Musique d’ascenseur, rumba intérieure – C’est encore loin la fin ? Oui, il votera, non il ne sait pas encore quoi. Ah, bah c'est bien c'est comme moi. La liste des sujets s’amenuise. J’aimerai pouvoir quitter la scène à pas de loup, escarpins à la patte, partir converser avec des figures dites "amies". Juste à côté, sous mes yeux une grande actrice, bête de scène, prête à disserter sur les pluies à répétitions à Guingamp. Je manque cruellement d’entraînement et de conviction. Entourée de grands fauves peu bavards, me voilà muette comme une carpe. Tombée la tête la première dans un fossé intergénérationnel. Je ne parle pas beaucoup. On ne m’en tient pas rigueur d'ailleurs, le tout est mis sur le compte de la timidité. C’est sûr pense t-il je l’impressionne la p'tite. En plus j’ai un alibi en béton. Je suis jeune* (*jeune = pas encore assez d’expérience + passion pour la mode = sujets de conversation limités voire très).

Quoi je suis paranoïaque ?

Défaut fortement déconseillé au + de 35 ans car risques de soupçons de snobisme aigu. Pour résumer, il est plus prudent de parler pour ne rien dire parce qu’en zone mondaine et professionnelle le silence n’est pas d’or mais simplement gênant voire inquiétant.

Défaut 2 : d’occasion, plus ou moins gênant, énervement garanti, folie au bout du chemin si persévérance dans les efforts. 

Descriptif : le syndrome de la fenêtre mal fermée ou la tentation de la folie domestique non maîtrisée.

Je vérifie des trucs. J’ai des petites obsessions, des manies de mamie. Dans la rue, soudain une interrogation : ai-je bien fermé la fenêtre du salon ?* (*la pluie risque d'entrer dans l'appart et ruiner l'authentique tapisserie 70's) Oui dans le bus il m’arrive d’être torturée par une métaphysique question : ai-je bien débranché le fer à repasser ?* (*il risque de prendre feu et anéantir la penderie de toute une vie). Lutter dans le hall de l’immeuble pour ne pas remonter les escaliers quatre à quatre, juste cinq minutes, histoire de se rassurer. Je sais ce qu'en penserait un psy cathodique. Le docteur Meunierä made in M6 me dirait de me méfier, ça commence comme ça et puis après, ma petite dame, on sait pas hein, ça peut se transformer en TOCä. Bref cette petite manie de rien du tout a de l’avenir, bien cultivée, très fortement accentuée elle pourrait bien me garantir une place de choix dans l’une des productions de Delarueä : " Quand une manie devient un TOCä ". Mademoiselle G. témoigne, oui j’ai franchi la limite. Bien sûr pour des questions d’anonymat j’exigerais la paire de fausse lunettes Chanel période Jackie O. et la perruque blonde platine enfilée à la va vite. C’est fou quand même comme la vie quotidienne peut être génératrice de rêves.

Défaut recommandé aux personnes ayant du temps à perdre et des envies de célébrité.

Défaut 3 : déjà beaucoup servi mais bon état, pics de cynisme garantis si entraînement sérieux.

Descriptif : le syndrome de l’anti-happy end ou le refus des fins Chabadabadaä.

Tout à commencé après le douloureux visionnage de l’ultime épisode de la célèbre et cérébrale série Beverly Hills. On pouvait y voir la bimbo Donna* (*la blonde aux bras fluets) convoler en justes noces avec son Steve*, le grand amour de son adolescence (*le petit châtain se plaisant à écarquiller les yeux en cas de coup dur ou lors des scènes d’émotion intense). Tout le monde a l’air super content même Kelly* (*la petite blonde déchirée entre son amour pour le raisonnable Brandon et son inavouable attirance pour le ténébreux et born to be wild Dylan) est aux anges* (*et ce malgré tout ce qui lui est arrivé au cours de ces tumultueuses dix dernières années : drogues, incendie domestique, tentative de viol, amours perdus, chat écrasé, père absent, mère dépressive et alcoolique, dispute mémorable avec Brenda ex-meilleure-amie-confidente-presque-soeur, harcèlement sexuel sur son lieu de travail, mariage annulé, coloration ratée, rien à se mettre en permanence, frange en pétard portée pendant deux très longues saisons). Bref, le manque totale de crédibilité de la fin m’a traumatisé. Croyant ne plus avoir à supporter l’obscénité d’une pièce montée de choux à la crème couronnés d’un couple de mariés en sucre, voilà que vendredi soir l’équilibriste Carry Bradshaw balance une poignée de sucre Candy sur le dernier épisode de Sex and the City. Non, vraiment c’est épuisant. Il va sans dire que je m’attends au pire pour les derniers instants de Allias. L’agent secret finira t-elle en cuisine équipée en train de préparer des muffins pour son amour de toujours, le gentil Michael Vartan occupant désormais un emploi administratif (parce que c’est moins dangereux et c’est plus sage maintenant qu’il a une vie parfaite et épanouie).

Comment ça je regarde trop la télé ? Quoi je suis pas positive ? Moi, aigrie ?

Défaut conseillé aux personnes souhaitant perfectionner leur pessimisme naturel en vu de concurrencer Cioran.

Autres ventes privées prévues fin juin. Y'en aura pas pour tout le monde.

"Non au fond je l'aime bien ce défaut mais tu vois je me sens un peu boudiné(e) avec"

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Commentaires
L
hum... j'attends toujours du nouveau...
E
l'attente est rude et la récompense d'autant plus savoureuse!
M
on voit que vous n'avez pas vu chère amie le dernier épisode de la saison d'alias en cours car sinon, vous sauriez que comme à chaque fin de saison, on finit sur un truc insoutenable de suspens qui es tloin du happy end séresque de tjrs (quoique qque part, moi j'étais contente de connaitre enfin le prénom de big). Parce que dans alias, on apprend qu'en fait, le gentil Vaugn n'est pas si.... mais bon, vous verrez bien<br /> <br /> PS : moi on m'a offert un jour Madame-Range-tout. J'ai pas aimé !
F
J'achete ! Comment tu me fais plaisir là.<br /> Je vais faire ta pub :)
L
Folie> Allez, va, je te laisse le 1 pour 1 euros symbolique et je te donne en bonus le syndrome du "est-ce que j'ai bien débranché le fer à repasser ou dois-je me préparer à retrouver ce soir mon appart carbonniser"...Un défaut pour personne équilibrée souhaitant remédier au plus vite à cette intolérable situation de confort psychologique. J'ai toujours eu l'âme commerçante.
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